L'Eglise Romane Saint Jean-Baptiste : simple chapelle, puis annexe de Conques

Simple chapelle seigneuriale à l'origine, elle dépendait de la paroisse de Saint-Saturnin. Elle passa aux religieux de Conques, vers 1100, et devint une annexe de leur prieuré. Les fidèles des alentours y étaient admis pour le culte dominical et la nef fut construite à leur attention.
Le cimetière ne leur fut pas accordé à La Roque avant le XVIeme siècle, et il fallut attendre le XVeme siècle pour que l’église accède officiellement au rang de paroisse. Entre-temps, des chapellenies secondaires avaient été érigées dans la communauté de La Roque et l'on sait par les visas diocésains que quatre prêtres résidant dans le lieu jouissaient d'un statut particulier ainsi que de revenus collectifs.

Près de 1000 ans d'Histoire

Dans l'édifice actuel, on retrouve encore la majeure partie du chevet existant déja au XIeme siècle, le clocher, et trois travées de la nef ajoutées au XIIeme. Sur ces éléments d'époque romane sont greffés des remaniements postérieurs. Les uns, remontant l'époque troublée des XIVeme-XVe siecles, entraînèrent une reprise des parties hautes et certaines adjonctions venant s'appuyer au midi. Leur vocation était de faire de l’église un petit fortin ou se réfugiait la population contrainte de se replier devant le danger. Les autres datent du XIXeme siècle et sont postérieures au relevé cadastral de 1809. C'est alors qu'on transforma la nef en la prolongeant d'une travée, en la dotant de deux chapelles latérales. On en remonta remonta également certaines voûtes. On y employa des matériaux récupérés dans les ruines du château, notamment un encorbellement et un écu aux armes de France (dans la chapelle méridionale), et les armoiries du Dauphin, sur la façade nord de la nef.

Architecture Intérieure de l'Eglise Romane

L'intérêt archéologique reste centré sur le chevet qui présente bien des analogies avec celui de l'église de Canac voisine. Eglise Saint Jean Baptiste La Roque ValzerguesA l'intérieur, la travée du sanctuaire ouvre sur la nef par un arc triomphal dont le cintre repose de part et d'autre sur des chapiteaux jumeaux surmontant des colonnes adossées. Sous la corniche, chaque mur latéral est percé d'une arcade de faible élévation donnant sur une absidiole. L'abside s'encadre d'un arc en plein cintre que des colonnettes simples reçoivent sur leurs chapiteaux.
Son plan polygonal combine cinq panneaux muraux de largeur croissante. A chaque intersection, une colonnette adossée et surmontée d'un chapiteau sert de support a une arcature continue. Les voûtes ont été refaites. Celle de la travée, contemporaines du clocher qu'elles supportent, portent la marque du XIIeme siècle avec un berceau renforcé d'ogives primitives de section carrée.
La nef est davantage défigurée. Les trois travées montées au XIIeme siècle se juxtaposaient au sanctuaire selon un raccord vertical. Les doubleaux et supports identiques qui séparaient les travées entre elles ont été repris presque intégralement par la suite. Les murs de la travée médiane laissent encore apparaître l'arc de décharge. Les ouvertures ne semblent pas avoir fait l'objet d'importantes reprises.

Architecture Extérieure de Saint-Jean-Baptiste

Extérieurement, le chevet émergeait des absidioles par deux moignons de murs parallèles que brisaient aussitôt les trois faces les plus développées formant le pentagone.
Eglise Saint Saturnin de LenneChacune est percée d'une fenêtre à ressaut extérieur. Celle qui se situe dans l'axe de l'édifice est surmontée d'un arc en encorbellement appuyé sur des tailloirs moulures. Cet arc supportait vraisemblablement le campanile initial qui a disparu, tout comme la corniche supérieure, lors des transformations de l'église.
L'absidiole conservée forme une saillie rectangulaire ce qui n'est pas sans évoquer un bras de transept et témoigne en faveur d'un plan en croix latine. La face nord est allégée d'un arc de décharge, primitivement aveugle, au-dessous de la toiture en appentis. Le clocher rectangulaire et trapu a subi quelques retouches au midi, mais conserve trois baies cintrées et à ressaut du XIIème siècle. Un contrefort latéral, au contact de la nef, situe approximativement l'ancien pignon. Dans les façades latérales de la nef, les contreforts rectangulaires permettent de retrouver les proportions initiales et de faire abstraction des additions postérieures.
La statue de saint Jean-Baptiste qui orne la façade, et la croix de la place sont des sculptures populaires ne remontant pas au-delà du XVeme siècle. Par ses caractéristiques générales et la sobriété de sa décoration, le chevet s'apparente a un type architectural fort répandu dès le XIème siècle dans la haute vallée du Tarn et de ses affluents. On considère que l'église romane de La Roque Valzergues en marque l'extrême limite septentrionale.

-Textes d'après "Sauvegarde du Rouergue"-

en savoir plus sur La Roque Valzergues et sa région :
Mairie de Saint Saturnin de Lenne
Office du Tourisme des Causses à l'Aubrac
Communauté de Communes des Causses à l'Aubrac


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